En cherchant des informations sur la lavande, j'ai trouvé de belles histoires sur l'olivier, va t-en savoir le rapport !
J'en ai fait un condensé que je vous soumets, car il est tellement présent chez nous ce bel arbre qu'on ne peut l'ignorer ! En effet, en Provence, et tout autour du bassin Méditerranéen, on le retrouve comme un emblème, le fameux olivier !
Ben, c'est à noter, il était bien considéré dans l'antiquité comme un emblème, celui de la fécondité et c'était aussi un symbole de paix et de gloire.
Un peu d'histoire ?
Il parait que déjà, à la préhistoire, l'olivier existait tout autour de la Méditerranée.
En Mésopotamie, en Syrie et en Palestine, 6 000 ans avant JC, la cueillette de l'olive et sa pression donnait une huile très fine.
Les Egyptiens, eux l'achetaient à la Syrie avant de se décider à le cultiver vers 1500 av JC.
En effet, on retrouve sur des bas-reliefs de monuments pharaoniques des inscriptions se rapportant à l'arbre roi au feuillage d'argent .
On a trouvé, en Crète, à Knossos, ville du Roi Minos, de grandes jarres datées du 2ème millénaire avant J.C. Dès 1 200 avant J.C les Grecs, peuple de la mer, vont sillonner la Méditerranée et faire connaître la culture de l'olivier en Espagne, en Sicile et en Afrique du Nord.
Du 8ème au 7ème siècle avant J.C, les Grecs implantent l'olivier tout autour de la Méditerranée, avec la vigne et le blé.
Enfin, en Provence, des fouilles ont révélé d'importants sites oléicoles antiques dans les régions d'Aix en Provence notamment, mais aussi autour de l'Étang de Berre, et dans la périphérie du Bassin de Marseille comme dans le Var.
Sur le très ancien port de Marseille (pour les dates, y a qu'à voir avec la visite des Vestiges dirigée de main de maitre par CocoB pour ceux qui ont suivi), les olives et l'huile d'olive étaient l'objet d'un important commerce.
Et c'est les Phocéens, venue d'Ionie, qui greffent sur nos oléastes sauvages des variétés en provenance d'Asie mineure, fondent Massalia en 600 av JC et développent son implantation. Les olives sauvages constituent alors pour les Ligures installés en Basse Provence un complément de leur alimentation végétale.
A la fin du 1er siècle après J.C c'est Rome qui intensifie et étend les surfaces cultivées, en particulier en Provence.
Et Pline l'ancien, naturaliste romain, écrit la première encyclopédie de l'olivier.
A partir du 2ème siècle après J.C le développement du christianisme en Provence fut un autre élément important pour la diffusion de l'olivier et ce jusqu'à la période couvrant tout le Moyen-age.
A Marseille dès le 9ème siècle, puis au début du 18ème siècle pour la période de gloire de toute la Provence, l'huile d'olive va être à l'origine du développement de l'industrie savonnière.
L'olivier poursuit son expansion dans toute la Provence jusqu'au 20ème siècle.
Mais tout a une fin ! En Février 1956 le gel détruit 6 millions d'arbres et met un frein au développement de la culture de l'olivier.
De belles légendes !
Symbole de paix entre dieu et les hommes, la mythologie nous rapporte que l'olivier est le premier arbre qui ait émergé des flots, indiquant à Noé que la vie humaine pourrait reprendre sur la terre.
En Egypte, Isis épouse d'Osiris possède le pouvoir d'enseigner la culture et l'usage de l'olivier.
Athènes quant à elle lui doit son nom, car c'est en faisant jaillir du sol un olivier qu'Athéna remporta la faveur des dieux, dans la lutte qui l'opposait à la déesse et Poséïdon pour la possession de la ville.
Une autre légende attribue l'essor de l'olivier à Héraclès (hercule) qui aurait rempli son char de jeunes pousses après avoir terminé ses douze travaux pour les planter dans la terre du jardin d'Olympie : l'olivier don des dieux est ainsi devenu symbole de puissance .
a ce titre, ses rameaux tressés en couronne ne sont-ils pas offerts aux athlètes pour prix de leur victoires lors des Jeux Olympiques.
Un arbre sacré :
Dans les croyances populaires comme dans les grandes religions monothéistes, l'onction symbolise le lien qui lie l'homme à Dieu.
Elle est sacrée aussi, dans la religion catholique, cette huile obtenue de l'arbre mythique, dont les branchages envahissent les églises lors des Rameaux.
D'ailleurs, les saintes huiles sont toujours utilisées pour l'ordination des prêtres et pour les sacrements du baptême à l'extrême onction.
L'arbre :
Un tronc bas et noueux caractérise l'olivier. Ses feuilles longues et étroites d'un vert brillant dessus et blanc argenté dessous, se renouvellent tous les trois ans.
L'arbre peut atteindre 10 à 15 mètres mais pour en améliorer la productivité, il ne faut pas le laisser grandir, et on le taille en moyenne entre 5 et 7 mètres.
L'olivier est un arbre à croissance lente, il s'étoffe durant les 7 premières années de sa vie et il faut attendre en général 8 ans avant sa première floraison. Il devient particulièrement productif entre 7 et 35 ans et à partir de 150 ans son rendement diminue.
Du mois d'avril au mois de juin, des grappes de petite fleurs blanches et parfumées apparaissent sous les feuilles de l'année précédente, elles durent de 2 à 3 semaines et une seule olive naîtra sur une grappe de 20 fleurs.
Le bois d'olivier :
L'olivier a besoin de peu d'eau et il va la chercher très profond dans la terre, ses racines pouvant descendre jusqu'à 6 mètres de profondeur.
Le bois d'olivier est très dur et sa fibre très serrée lui donne un aspect poli, jaune veiné de brun.
Les grecs, les premiers y sculptèrent des statues pour leurs dieux.
De nos jours, il est utilisé en ébénisterie d'art et en sculpture mais aussi pour les ustensiles de cuisine, qui n'a pas sa paire de couverts à salade en bois d'olivier.
Et le célèbre coutelier Laguiole, entre autres, propose une belle collection de coutaux avec manche en bois d'olivier.
Les olives :
Elles ont différentes tailles, différentes formes et des saveurs variées.
On connait :
- La cailletier et l'aglandau pour l'huile d'olive,
- pour la table la pulpeuse et violette grossanne,
- la picholine, petite, pointue et allongée mais délicieuse, c'est mon olive, elle est beaucoup cultivée dans le Gard, la région de mes ancêtres,
- la célèbre olive de Nyons, grosse et ridée quand elle est mure à point,
- et très cultivée dans la vallée des Baux, on trouvera la salonenque , essentiellement consommée sous forme "d'olives cassées", çà, c'est excellent pour l'apéritif !!!
Petit détail pour une recette de cuisine, après la cueillette et avant d'être consommées, les olives doivent être débarrassées de leur amertume.
Il existe plusieurs méthodes comme le trempage dans des bains de cendres, de vinaigre ou de lessive de soude, ensuite, elles sont mises en conserve dans des bains de saumure ou de l'huile d'olive.
Enfin, pour en savoir plus sur cet arbre millénaire, tout près de chez nous, il faut faire la route des Oliviers, de Nyons à Buis les baronnies en passant par Mérindol les oliviers la bien nommée et ne pas hésiter à visiter les moulins !