Chris,
Pour avoir été à Rio assez souvent, il faut en effet relativiser, surtout quand la presse européenne parle de la violence légendaire de cette ville, et de la pauvreté dans les favelas. La violence existe bel et bien à Rio, mais en général c'est plutôt des trafiquants en tout genre qui se canardent entre eux. Il y a aussi les touristes qui étalent leur bonne fortune qui se font détrousser, mais ça arrive dans tous les pays du monde, même sur les Champs-Elysées... Donc avec un minimum de clairvoyance, tu peux aller partout dans Rio sans risque.
Concernant la pauvreté, elle est immense au Brésil, mais ça n'est pas à Rio qu'elle est la plus forte. Il faut savoir que maintenant le Brésil fait partie des 10 pays les plus riches au monde et depuis 5 ans, l'économie a progressé de manière foudroyante. Forcément ceux qui en ont le plus profité sont les classes supérieures et moyennes (qui n'existait pas avant). Mais les plus pauvres aussi ont vu leurs moyens s'améliorer un peu. A Rio par exemple, la municipalité n'a pas les moyens de reloger les centaines de milliers de personnes des favelas. Donc ils essayent, petit à petit, d'en améliorer les conditions : distribution de l'électricité et eau courante, travaux d'assainissement et de voirie. La plupart des favelas ont maintenant leur funiculaire, et c'est pas un luxe : grimper au sommet de Rocinha par exemple (la plus grande favela d'Amérique du Sud) représente un dénivelé de près de 600m à escalader... C'est autre chose que la butte Montmartre.
Certes tout n'est pas rose : le conseil municipal reconnaît l'existence de plus ou moins 800 enfants de rue (chiffre bien minoré à mon avis), et on peut les voir partout, sniffer de la colle ou faire toutes sortes de petit boulot pour survivre.
Pour terminer sur une note d'espoir, je pense que petit à petit les conditions de tout le monde là bas vont s'améliorer : malgré le chômage, personne n'est inactif, et la qualité de service rendue par toutes ces petites mains est extraordinaire. Pour bien connaître l'Afrique aussi (j'y ai vécu jusqu'à l'age de 17 ans et j'y retourne en vacances) je trouve que la population est beaucoup moins résignée et se bat plus.
Enfin pour éviter de me faire taper dessus, tout ceci n'est qu'un avis personnel, qui ressort de plusieurs séjour là-bas, chez des amis brésiliens. Si vous avez d'autres avis, je serais ravi de les lire à mon tour, le pays est tellement immense que tout est rencontrable là bas.