Simon SABIANI, ce nom revient régulièrement quand on évoque le "marseille-chicago" de l'entre deux-guerres, voire pendant l'occupation Allemande de Marseille. Adjoint au maire, dirigeant de fait de la ville en réalité, "associé" des pires mafieux, les Spirito, Carbone et autres Guerini..."u Bèrciu" (le borgne) devient le Roi de Marseille.
J'ai donc voulu en savoir plus, et tombé sur ce livre à la biblio de l'Alcazar, je l'ai emprunté et j'ai tenté de comprendre comment l'un des plus grands héros de la guerre de 14, socialiste puis communiste fervent, puis opposé aux thèses extrèmes du régime Russe, crée le socialisme-communisme, devient le pire ennemi des socialistes et communistes, s'allie à la droite pour 2 élections municipales, emportant avec lui la puissance des voix corses de Marseille, ainsi que des syndicats des principaux corps de métiers de la ville.
Il est un meneur pour qui seule l'honnèteté compte, au profit des citoyens, de la France. Un orateur hors pair...un tacticien politique inégalé mais avec des méthodes ...disons...particulières !
Il négocie au passage ses apports de voix, et obtient le poste de 1er adjoint, dirigeant donc en fait la ville, avec ses bandes de nervis et quand il le faut un coup de main, de pied, ou de pistolet de ses amis carbone et spirito.
Où l'on croise des noms connus, les Flaissirères, Nedelec, Tasso, Cantini...et puis un Fernandel qui débute, un Pagnol prenant des notes aux terrasses des cafés, un Rellys, un...de la canebière
une croisière dans la rade avec Albert Einstein sur le yacht de carbone
Et puis, dans sa haine totale du communisme et du Front Populaire, il commence à développer des idées facistes, des souhaits de rapprochements avec Mussolini, il soutient Franco, il "comprend" les idées d'Hitler...
Il va s'engager dans une voie qui le menera jusqu'en enfer
la guerre arrive, puis les troupes allemandes à Marseille. la collaboration est totale...y compris pour les opérations de rafle et de destructions du Panier.
le débarquement des alliés en Août 44 et la fuite, chez son copain Hitler, puis aidé par le Vatican un passage en Italie avant un transfert à Buenos-Aires, avant de revenir finir sa vie à Barcelone.
Un enterrement final dans son petit village de Casamaccioli, dans les montagnes du Niolu.
Qui sait ce que serait devenu le héros de la grande guerre s'il avait choisit "le bon camps", certainement une destinée et une image différente de celle que l'histoire retiendra finalement comme celle d'un "politicien-gangster-collabo" ??
A lire pour comprendre la dérive Marseillaise de ces années là
