Moi je suis prêtre à témoigner de la violence extrême qui règne dans les rues de Marseille. La loi de la rue, je l'ai vécue!!!
Car oui, j'ai du m'imposer à la dure.
Je précise que je ne suis pas d'originaire de Marseille et que j'ai grandi dans une petite ville à la campagne, 3e vache à gauche après le tas de fumier.
Je peine à trouver mes mots tellement le souvenir de cette journée est encore douloureux. Ce jour-là, j'ai presque regretté d'avoir délibérément choisi de venir vivre à Marseille.
Je rentrais tranquillement chez moi -5e arrondissement, calme d'ordinaire, seules les mouettes venaient troubler la quiétude de la rue... On croit toujours que ça ne peut pas arriver chez soi... Je rentrais donc chez moi disais-je,
quand soudain, à hauteur de ma voiture stationnée devant chez moi, oh, je n'aurais jamais cru ça possible.... une petite mamie... son caniche nain... la roue arrière droite de MA voiture, la plus fragile, la plus sensible... et Brutus l'attaquant avec d'acides jets d'urine??
Mon sang n'a fait qu'un tour, on dit toujours que parfois l'instinct de survie prend le pas sur la raison- peut-être n'aurais-je pas du me mettre en danger, peut-être aurais-je du fuir?
Mon sang n'a fait qu'un tour donc, je me suis approchée de la mamie et je l'ai provoquée ainsi, très en colère:
"euh dites, c'est ma voiture, ça..."
Certes, j'aurais du me maîtriser un peu, lui parler sur un autre ton... mais que voulez-vous, quand on sent son enjoliver arrière droit menacé...
Ses propres mots: "et alors, ça va pas rouiller?"
S'en est suivi un dialogue d'une rare violence:
"euh ben, c'est sale, quoi!"
"et vous quand vous allez aux chiottes, c'est pas sale?"
J'allais battre en retraite, je craignais pour mon intégrité physique, et puis ma bonne dame, les policiers étant en sous-effectifs, il n'y en avait aucun à l'horizon du boulevard Chave... j'allais battre en retraite quand Brutus, ayant fini son affaire, a fait signe à sa complice qu'ils pouvaient déguerpir.
Je me suis imposée, j'ai eu la vie sauve.
La vie à Marseille est dure, oui, il faut en parler.
Et sinon, quand vous en aurez marre de faire peur aux gens (qui ne mettront jamais les pieds à Marseille, mais bon passons...) vous nous ferez signe?
(note de l'éditeur: j'ai délibérément choisi de venir vivre à Marseille et bien m'en a pris!)