BON, IL EST DIFFICILE DE PASSER A COTE DE CE SUJET D'ACTUALITE !
MAIS TOUT AUSSI DIFFICILE DE DONNER SON AVIS !
Même sur le ton de la plaisanterie : et oui !
Alors que dans la nuit du 27 au 28 septembre, les marins de la SNCM ont joué à "la croisière s'amuse", dans l’étrange atmosphère d'un bateau sans passagers, alors que l'ambiance semblait très détendue et que les grévistes échangaient très certainement des plaisanteries tout en assurant le quart pour surveiller les deux bâtiments de la marine nationale qui croisaient dans le périmètre du navire, l'assaut du GIGN les a fait basculer d'une ambiance de croisière bon enfant à celle d'un film de guerre, avec des hélicoptères rasant la mer au petit matin et un abordage acrobatique et spectaculaire.
Mais, bon, au delà de l’anecdote, lourde peut-être de conséquences pour des petits plaisantins qui pensaient n'avoir plus rien à perdre après la perte de leur emploi et qui risquent désormais la prison, on peut se demander si l'Etat n'aurait pas fait preuve d'irresponsabilité dans la gestion de cette société.
En effet, je crois qu'on peut parler d’irresponsabilité que de laisser depuis 1991, s'engloutir 1,2 milliard d'euros d'argent public sous couvert d'assurer la continuité territoriale entre l'île et le continent.
Il me semble que rien n'a été fait par les présidents successifs pour remédier aux maux de la société : sureffectifs, manque de productivité, navires trop coûteux, service commercial peu efficace…
Il ne suffit pas toujours d'injecter de l'argent dans les caisses, il faut aussi savoir le gérer.
Et au niveau budget, j'aurais tendance à penser que l'Etat n'est même pas aussi bon qu'un simple ménage de province !
Par exemple, en 2004, les pertes d'exploitation de la SNCM ont atteint 29,7 millions pour un chiffre d'affaires de 193 millions d'euros.
Cherchez l'erreur !
En fait, La SNCM est un gouffre alors que par exemple, la société privée concurrente, Corsica Ferries, affiche elle, des bénéfices et un trafic toujours en hausse.
Trop facile alors pour tous les économistes et les financiers de ce monde de conclure que le succès de Corsica Ferries montre bien que le responsable de l'échec commercial de la SNCM est bien l'actionnaire public, qui, du début à la fin, aura fait preuve de faiblesse.
Faiblesse envers les employés, faiblesse envers les syndicats, faiblesse envers les concurrents, faiblesse envers les clients...
Car, bien sûr, on le sait, les sociétés privées n'ont pas les mêmes méthodes de gestion et savent elles, faire des bénéfices conséquents en usant abondamment des restructurations, licenciements voire délocalisations.
Et oui, elles n'ont pas les mêmes faiblesses que l'Etat !
Mais maintenant, l'Etat est incapable d'affronter le problème, et le passe au privé, qu'il admet seul être capable de courage.
Du coup, les réactions négatives des syndicats étaient parfaitement prévisibles, car les employés ont compris eux, ce qu'ils risquent avec une privatisation complête et le rachat de leur société par un fond de pension américain.
Les débordements aussi, étaient tout aussi prévisibles.
Le rapt d'un navire par le STC, puis l'envoi des commandos de l'armée ajoutent juste le ridicule à un climat de violence établi.
Et à tout cela, s'ajoute encore l'inconséquence de l'Etat :
Car, en déclarant, dans la soirée de mardi, vouloir rester actionnaire minoritaire de la SNCM, le gouvernement semble disposé à faire machine arrière, et les paroles du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, à la sortie de son entrevue avec le premier ministre, mercredi (lequel déclare que "le gouvernement s'apprête à revoir sa copie dans le dossier SNCM"), démontrent une fois de plus que seuls les coups de force et les climats de violence sont efficaces, mais à quel prix pour certains.
Les conflits sociaux ne se règlent plus par les discussions et les négociations, mais par les coups d'éclats et de la médiatisation à outrance. C'est une incitation à la violence !
Une fois de plus, le durcissement de ce conflit, qui en rappelle d'autres (comme Moulinex, Michelin, et plus près de nous, Lustucru ou Nestlé par exemple) est à mettre au compte "d'un dialogue social en panne et de la surdité du gouvernement" (dixit direction CGT).
Une fois de plus, l'éloignement, l'indifférence et la nonchalance de Paris face aux problèmes des provinces tels que chomage, insécurité, baisse du pouvoir d'achat, pollutions et autres, semblent de plus en plus évidente...
Mais, c'est juste mon avis et il n'engage que moi !
