Ce n'est pas le marchand jouraux à coté, tant mieux.
A mon avis, ça doit être la maladie qui a du faire déborder le vase...
http://news.cognivi.org/france/testament+des+simon+a+marseille-1426.htm3 membres d'une famille de libraires de Marseille se sont donnés la mort car il étaient dans une situation complexe. Ils ont envoyé leur testament à la presse avant de passer à l'Acte.
Voici un extrait du texte laissé par Anthony, Richard et Olga Simon
Anthony, jeudi 15 novembre
“Si aujourd’hui, je suis en train d’écrire sur ce cahier, c’est pour décrire mon malheur, du fait que nous allons bientôt nous en aller. J’ai une boule dans la gorge à l’heure où j’écris, je suis appuyé sur le tiroir-caisse de notre magasin, je viens de renseigner une personne qui était perdue, je l’ai fait car je sais ce qu’est être perdu. C’est pour cela que je vais vous décrire ma vie telle que je la ressens.”
“Je dis sur ce cahier tout ce qui me passe par la tête, je me sens usé et non aidé par la vie, car si elle avait voulu m’aider, elle l’aurait déjà fait.”
“Ce qui me fait peur, c’est que ma maman a une idée précise de ce qu’elle veut aujourd’hui: c’est se supprimer. Je ne sais pas quelle est la bonne solution: se péter la gueule, mettre de l’argent dans la société et travailler ou une autre solution s’il y en a une.”
Anthony, samedi 17 novembre.
“On est encore là, comme des âmes en peine, trois zombies, trois paumés. Mon père, qui me fait tant de peine, est encore tout seul au magasin, on ne sait même pas pourquoi.”
“Je m’inquiète de tout, j’ai peur que ce jour finisse mal. Je ne veux pas que mon père fasse de conneries, je veux qu’il reste comme avant. Faites que l’on s’en sorte s’il vous plaît!”
Anthony, dimanche 18 novembre
“Mon père doit être triste à l’idée de ce qui va se passer. Il devient fou mon papa, par l’état de santé de maman, les finances du magasin et nos finances personnelles. J’aurais voulu aider mon père à avoir moins de soucis, à être plus tranquille, j’aurais aimé partager des moments inoubliables avec mon père.”
“Là, je vois mon père en train d’écrire le pourquoi et le comment de notre décision. On veut être libéré, on en a marre de souffrir, on ne verra pas Noël cette année.”
“Je préfère m’en aller avec mes parents, en famille, plutôt que de vivre en enfer. Mon rêve était modeste. Je suis un grand supporter de l’OM, mon club, je souhaiterais obtenir de leur part une minute de silence, de la part de tous les supporters que j’aime tant. Le stade, c’était mon temple, la passion de ma vie.”
Richard, dimanche 18 novembre
“Aujourd’hui, nous avons décidé tous les trois d’en finir avec notre putain de vie.
Je ne sais pas encore quand ça va se faire, mais nous allons enfin pouvoir nous libérer de cette prison qui est devenue notre vie, grâce à des gens qui nous ont enfoncés et qui n’ont rien fait pour nous aider. On nous a poussés à bout. On est tous les trois d’accord pour partir ensemble, nous nous sommes concertés, on n’en peut plus, on nous a écrasés. Je suis lucide, je sais que ce l’on va faire, c’est grave, mais tant pis”.