Oh Marseille ! Cité jadis haute en couleur,
> En ces temps tu deviens la ville de la peur.
> Marseille de l’OM et de la balle ronde,
> Chaque jour un des tiens sous d’autres balles tombe.
> On braque un ouvrier au sortir d’un bistrot ;
> Pour un casse avorté ou pour quelques euros,
> On tue un bijoutier, on flingue un buraliste ;
> Qui va être demain le prochain sur la liste ?
> Marseille de Pagnol, de Félicie aussi,
> Même ta bouillabaisse à l’odeur de roussi.
> Ton pastis qui sentait l’anis fleure la poudre,
> On voit dans la fumée ta gaieté se dissoudre.
> Des cigales le chant de Bandol à Cassis
> A des accents de thrène(1) ou de de profundis.
> La Méditerranée dont tu es la vitrine
> Noie la légende d’or du bar de la marine.
> Princesse détrônée de la mer du milieu
> La loi de ce dernier a supplanté tes dieux.
> Bécaud, où sont passés tes marchés de Provence
> Quand celui de la drogue impose sa violence ?
> Marseille, chaque jour ton glas lugubre sonne
> On finit à la morgue ou bien à la Timone .(2)
> Décline ton soleil de couleur rouge sang ;
> On craint sur tes trottoirs jusqu’au moindre passant.
> On est à la merci, au Vieux Port, dans tes rues
> D’une lame égarée, d’une balle perdue.
> C’est au prix de la vie que l’on règle ses comptes,
> Mais plus le mal s’étend, plus la colère monte.
> Tes enfants fatigués de s’armer de patience,
> La délaissent pour le fusil d’auto-défense ;
> On change les préfets, casquettes vont valsant
> Mais la danse macabre est plus dans l’air du temps.
> Marseille des jardins où le cochonnet roule,
> Tu as perdu le nord, tu as perdu la boule,
> Et sur la canebière à midi moins le quart
> On commande une bière et non plus un Ricard ?
> Même la Bonne Mère en haut de sa colline,
> Ne te protège plus des salves assassines.
> Marseille d’Alibert et autres Fernandels
> Tu étais plus joyeuse à l’âge des bordels.
> Face au voisin qui meurt, tu es sur le qui vive,
> Les blagues n’ont plus cours de Marius et Olive.
> Marseille lève-toi ; ils sont devenus fous !
> Des flics dans tes quartiers sont devenus voyous ;
> De la loi et du mal c’est l’union et le sacre
> Monsieur Vals il est temps d’arrêter le massacre