je reviens sur ce livre que je pensais dévorer en quelques heures, mais...
contrairement aux autres bouquins que j'ai pu lire sur le sujet, trés généralement orientés "romanesques", et bien celui-ci est une véritable mine d'or, que dis-je de diamants

, pour tout tout tout savoir sur cette période noire de notre ville !
et il faut se concentrer à chaque page non seulement sur le style trés professoral mais sur la multitude de détails nommés et expliqués, ayant in-fine leur importance dans ce scénario hallucinant qui allait voir disparaitre en souffrance 50 000 marseillais !
Une étude millimétrée de ce début 18eme à Marseille: les quartiers, les métiers, les conditions de vie et sanitaires, les salaires de chaque corps de métiers, le prix du pain...et puis les approches "médicales" (ou pas...) de cette maladie, la forme, les conditions de diffusion, celà va même jusqu'à l'entomologie de la puce porteuse de la maladie et des autres parasites de l'homme (toujours dans la contexte marseillais de 1720, on est jamais hors sujet c'est génial), ainsi que l'étude des différentes races de rats ayant pù être à l'origine de la transmission de la puce à l'homme.
par exmple tout le monde depuis toujours savait que le vecteur "obligatoire" était puce-rat-puce-homme-puce-rat-puce -homme et ainsi de suite, c'est à dire que la puce quittait le rat une fois celui-ci affaibli ou mort et allait sur l'homme faute de nouveau rat à proximité et disparaissait si pas de nouveau rat ou si le rat était mort "isolé".
Or, il existe 2 races de rats: le noir connu depuis les temps anciens en Europe (vivait quasiment avec l'homme, voire "apprivoisé...") et la rat gris (surmulot, rat d'égoût) venu de chine au 19eme en europe. La rat noir succombe à la peste, le rat gris lui est résistant.
Donc à Marseille, il n'y avait pas encore le rat gris qui pouvait transmettre la puce et la maladie, de maison en maison de quartiers en quartiers sans que l"on puisse l'empécher d'entrer partout; C'est d'ailleurs pour cela que tous ceux qui se sont isolés chez eux, sans contact humain n'ont pas eu la peste (moines st Victor par exmple);
Et en parallèle, il n'y eu pas d'hécatombes massives de rats noirs,

ce qui aurait alerté la population comme un indice évident de peste, et ils aurait peut être pu agir plus rapidement en conséquence.
exceptionnellement pour cette épidémie à Marseille (pas de chance

) , la puce s'est donc propagée UNIQUEMENT d'homme à homme, soit par contact direct (familles) soit généralement par tous les tissus qui passaient de main à main, de maison en maison (notamment ceux arrivés dans Marseille du Grand st Antoine, via le lazaret).
cette puce, compte tenu des conditions sanitaires pitoyables des marseillais (grande partie de la population miséreuse) et des nombreux parasites qui infestaient déjà les hommes, à pu trouver là un formidable terrain de développement et n'avait pas besoin de "rechercher" un nouvel hôte rat dès que l'homme était affaibli et infecté.
Le peste était donc transmise via cette puce qui déclenchait une septicémie (empoisonnement du sang) générale.

Les bubons généralement au cou et aisselles (abcés) et charbons étant les signes de manifestations extérieures du corps pour "expurger" le sang contaminé (finalement pour moi qui ne comprends rien en médecine, comme un abcès des gencives permet de savoir qu'une dent est cariée, qu'il y a infection de la peau et du sang et que l'abcès permet de concentrer le pus plutôt qu'il ne se diffuse partout dans le sang = septicémie).
je ne puis que conseiller ce livre à toux ceux qui aiment l'histoire et veulent tout connaitre du marseille de cette époque.
Moi j'en suis qu'à la moitié du livre, j'en ai encore certainement tout plein à apprendre !