Allez ça a pris du temps, mais j'ai profité de ma semaine de vacances. Je démarre.
Il y a 2 positions à l'Escalette.
En hauteur dans la colline, la batterie Française:Elle comporte un fortin français "Sere de Rivière" avec 2 canons de semonce de 95mm modèle 1888/3 canons de 240 mm modèle 1884 obsolètes en 1939.
Sudwall: Chazette/Gimenez, éditions Histoire et Fortifications . Rien de spécial à signaler sur le plan historique car la batterie n'a jamais servi à rien. Les seuls points notables sont un joli pont-levis (501

) et le début de l'utilisation de béton pour protéger une soute à munition.




Au bord de mer, la batterie allemande:Les allemands n'ont pas voulu utiliser la batterie française trop exposée aux canons modernes et ont préféré construire une batterie au ras de l'eau devant l'ancienne usine de plomb.
Cette batterie de l'armée de terre (Mar 183, HKB 5./1291 HKB= Heeres Kusten Batterie) était équipée de :
4 canons de 12,2 cm russes
2 canons de 7,5 cm yougoslaves pour la défense rapprochée
2 canons de DCA 3,7cm
1 projecteur 150cm pour tir de nuit.
3 mitrailleuses lourdes
3 mitrailleuses légères
1 mortier lourd
Durant la construction des blockhaus, les canons de 12,2cm étaient installés en plein air sur des positions provisoires que l'on devine encore de nos jours sur le parking:


Pour Jipé, à noter que le régiment de police SS qui prit en charge la destruction du vieux quartier fit le "beau" devant:
Reportage photo Wolfgang VennemannUne gravure représentant la construction des blockhaus tirée de "Marseille dans la tourmente" de Sauvageot

Un poste de de direction de tir H636 fut construit. Puis les canons russes de 12,2cm furent mis sous les casemates R669. Il est à noter un point remarquable. Afin d'élargir l'angle de tir, les allemands se laissèrent la possibilité de sortir les canons des casemates en installant des cuves en plein air avec chemin d'accès depuis la casemate.


Sur les 4 casemates, une fut transformée en boite de nuit le "Schtroumpf", elle est entourée par une construction. Une autre a été enterrée sous les remblais du métro.
Artilleurs:A sa création, la batterie était opérée par des soldats italiens encadrés par des allemands au sein de l'HKB 920. Lorsque Mussolini a été renversé en septembre 1943, la majorité de ces soldats italiens furent faits prisonniers et remplacés par des soldats 100% allemands de la 5ème batterie du 1291ème régiment de batterie côtière de l'armée de terre.
Ref Lexikon der Wermacht -->
http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/Heeres-Kusten-Artillerie/HKAR.htmA la libération les effectifs étaient de 1 officier, 18 sous-officiers, 87 soldats, 5 auxiliaires (soldats italiens "compatibles") :
D'après les anciens, les soldats italiens prisonniers travaillèrent dans l'usine pour faire des obstacles anti débarquement. Il y a en encore d'immergés dans la calanque de Podestat:
Défense rapprochée:La batterie était défendue par 2 casemates de flanquement de type R612 pour canon de 7,5 cm yougoslave. Ces canons étaient orientés vers la route ou les criques:

(vers Madrague de Montredon)

(vers les Goudes)
Il y avait aussi des tranchées aboutissant à des postes de combat
ign 1948que l'on devine encore de nos jours même si les tranchées sont sous le parking et qu'eux même sont quasiment comblés


avec un beau "Tobrouk" pour mitrailleuse et sa belle tranchée d'accès.
Les combats:A la libération, ce sont les goumiers du 3ème groupement de tabors marocains qui firent le boulot le 26/8/1944 :
Le 3° GTM ayant atteint tous ses objectifs du littoral peut faire face au sud. Laissant le soin au XVII° tabor de nettoyer les abords de la vieille-Chapelle, le colonel Massiet du Biest pousse le X° sur le front de mer . Guidé par des résistants marseillais, ce dernier enlève le fort du Mont-Rose puis la batterie de l’Escalette avant d’investir le fort Napoléon couronnant la presqu’ile des Goudes. Le bilan des prisonniers est imposant : 380 Allemands ; 48 Italiens.
Fidèles à leurs habitudes de combat, ils prirent la position à revers en descendant de la colline en passant par la batterie française.

ref Le Bélier n°10 1985, journal de l'amicale du 7ème RTA "Histoire de la libération de Marseille", Jacques Schmittvoili voilou, à vos commentaires
mod 1 avec références
mod 2 avec ajout positions de défense
mod 3 avec précisions géographiques à la place de haut/bas