Je m’adresse à tous les nouveaux marseillais curieux et qui ne sauraient pas encore ce que c’est la Pastorale…
En réalité j’ai surtout envie d’apporter ma « petite » contrribution, parce que forcément c’est la saison et que notre bêtisier au boulot voit fleurir les questions/ remarques « débiles » du genre « ah bon, il n’y a pas encore de pastorale le dimanche 14 et 21 décembre ?»
Et moi qui ne me gêne plus pour répondre : « Ben non, faut laisser le temps à l’enfant Jésus de naître et aux Rois Mages d’arriver…. » grrrrr
En Provence, et plus précisément à Marseille, le 26 décembre est un jour férié. C’est la Saint-Estève, ou la Saint-Etienne, jour un peu moins teinté de religiosité où traditionnellement les parrains visitent leur filleuls – ou inversement – et où les tables sont encore abondamment garnies.
Mais c’est aussi le jour où débutent les représentations des pastorales, qui sont des pièces de théâtre héritières des « mystères » du Moyen-âge et qui avaient pour thème la Nativité tout en y mêlant de la farce populaire. La particularité des pastorales est de faire naître Jésus en Provence, comme le faisaient déjà les chants de noël provençaux du XVII ième siècle.
Elles se préparent dès octobre dans le cadre d’un véritable évènement théâtral avec des répétitions, la confection des costumes et la préparation des décors et des peintures. Ajoutés à cette formidable mise en scène, les textes chantés sont souvent accompagnés d’un véritable orchestre. Ils sont l’expression d’une langue provençale toujours bien vivante et officiellement admise.
De plus il en existe deux : la Maurel et l’Audibert qui ont fait leur apparition à Marseille en 1844.
La Pastorale Maurel :
Antoine Maurel, qui faisait parti d’un Groupement Ouvrier, créé par l’Abbé Julien et situé rue Nau eu l’idée de monter une pièce marquant la naissance de Jésus pour distraire les 400 membres de l’association.
La pastorale Maurel se joue en provençal et débute à l’ancienne chapelle des Pénitents va connaître un véritable succès et conquérir la Provence. Elle est une véritable mise en scène, la reconstitution de la marche à l’étable et de la dévotion au nouveau-né. (C’est une pièce en 5 actes : le réveil des bergers – le réveil des vieux – la ferme de Benvegu – l’acte d’Hérode (pas toujours représenté) – et l’étable. Tout le peuple se rassemble pour aller adorer l’Enfant, mêlant à la piété des scènes quotidiennes et drôles.)
En 1851, la Pastorale MAUREL sera interprétée soixante fois aux Folies Marseillaises, ancien Théâtre des Variétés. Après l’enthousiasme suscité par cette oeuvre, d’autres auteurs vont se mettre au travail comme BELLO en 1856 ou Alberic GAUTIER en 1862.
La Pastorale Audibert :
En 1896, Jean François Audibert crée en français avec des chants traditionnels provençaux, « la naissance du Christ », également en 5 actes (le doute et la foi – la tentation – le crime – le châtiment et la conversion).
Souhaitons longue vie à cette tradition et aux plaisanteries de “Pistachié”...
Bonnes fêtes, bon bout d’an et à l’an que vèn !
Ces informations sont tirées d’un article paru dans Marseille Plus daté du 18/12/08 et d’un document que nous avons à l’OTCM

En pièce-jointe en contre bas : toutes les pastorales programmées à Marseille en 2008-2009
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